Les pèlerins du Tourmalet

procession à pied, à vélo et... en camping-car

Le nuage a avalé la montagne. Vingt mètres de visibilité dans l’ascension du Tourmalet, ce vendredi d’avant Tour... Mais il en faut plus pour renoncer, lorsqu’on est venu exprès d’Australie, de Nouvelle-Zélande, d’Angleterre, d’Espagne ou... du Beaujolais pour inscrire à son palmarès personnel le mythique col des Pyrénées. Souffles réguliers annonçant le cycliste dans cette ouate qui étouffe quelques sonnailles de brebis sur les pentes, ou râles d’une volonté commandant dans la douleur chaque tour de roues aux mollets tétanisés... encore un, deux, trois lacets sous les fantômes des télésièges à l’arrêt et ça y est : derrière le buste de Jacques Goddet, légendaire directeur du Tour de France, la silhouette du Géant apparaît dressée en danseuse sur son mur dominant la tranchée du col séparant La Mongie de la vallée de Barèges. Et la délivrance avec.

Ultime coup de pédale surgissant entre brouillard et à-pic... Azucena Jimenez, 37 ans, éclate en sanglots. Elle déchausse et tombe dans les bras de Manuel Martinez, 38 ans, son grand et sec compagnon d’ascension depuis Luz. Elle y est arrivée ! Elle n’en revient pas, n’y croit pas... «  Nous sommes en vacances et nous ne sommes venus que pour le Tourmalet, mais je n’étais vraiment pas sûr d’aller au bout », explique cette cycliste espagnole originaire de Murcia, maintenant rayonnante. Et chacun de prendre son tour pour la photo souvenir, vélo brandi, devant le panneau couvert d’autocollants du monde entier, le panneau attestant la plus grande des victoires : la victoire sur soi à 2115 mètres.

« En saison, il y a 300 à 400 cyclistes qui montent tous les jours et ce sont 80 % de nos clients », jaugent Ruben, Sandra et Francesco, le personnel espagnol du restaurant Le Col du Tourmalet, en face. Les tablées en cuissards l’attestent. Comme les urgences des clients qui entrent. Ce couple qui tombe le maillot, se change et s’emmitoufle avant d’attaquer la descente dans le froid. Ce solitaire qui demande de l’eau. Cet ascète qui grignote à peine et semble méditer sa route, les yeux dans le lointain. « On donne des journaux aux gens pour qu’ils se protègent mais pour l’eau, c’est plus compliqué, ici, nous n’avons pas l’eau courante, pas d’eau du robinet, on peut dépanner mais pas trop », précise Sandra

Des Britanniques commandent un sandwich et en attendant s’absorbent dans le décor fait pour les pèlerins de la Grande Boucle. Avec sur les murs ce Splendid de 1910 et surtout un vélo de course de 1908, modèle de l’époque d’Octave Lapize, avec dessous photos et unes en noir et blanc, pour le vainqueur du premier Tour à avoir traverser les Pyrénées. Octave Lapize à jamais au panthéon pour avoir aussi le premier franchi le Tourmalet lors de « l’étape assassine » entre Luchon et Bayonne, le 21 juillet 1910, 108 ans quasiment jour pour jour, calcule-t-on... Mais qui tombera le 14 juillet 1917, descendu aux commandes de son avion ajoute aussitôt l’in-memoriam du Centenaire de la Grande Guerre...

« Chez nous, le Tourmalet c’est un col mythique, LE col pour beaucoup depuis Luis Ocaña, le premier Espagnol à avoir gagné le Tour de France en 1973 », reprend Francesco, la vingtaine et lui-même passionné, tandis que là-bas Azucena et Manuel se restaurent à présent. Dehors, ça continue à monter, à descendre, à se croiser. Les plus prudents ont un feu clignotant sous la selle pour pédaler dans la purée de pois. D’autres grimpent en noir sur fond gris et surgissent soudain dans les phares surpris d’une grosse masse blanche se croyant seule dans le lacet. Un camping car qui monte mais hésite à déjà se placer aux premières loges, vu le temps...

Régis Lepetit remet ses gants. Vérifie la « chariotte » attelée à son vélo. L’équipement d’un pro roulant depuis longtemps en autonomie totale. « Je suis parti de Cherbourg, Isigny sur Mer, précisément, et je fais moi aussi mon Tour de France », sourit-il. Un Tour, un vrai, de plus de 4000 km a-t-il calculé. Ancien militaire aujourd’hui retraité, il a 64 ans et a aussi calculé ses étapes en fonction des « anciens », des amis, de la famille qu’il va retrouver. Mais son vrai moteur est ailleurs. « J’ai souffert d’une double fracture du dos, les lombaires, je ne pouvais pratiquement plus marcher, la douleur était permanente, 24h/24, je suis resté près de quatre ans immobilisé. Je m’étais promis de faire ce tour de France à vélo si jamais ça allait mieux un jour... »

Régis a trouvé le chirurgien qui a réussi le miracle. Il tient sa parole. Mais ne fait pas partie des débutants, non plus. « 20 ans de compétition quand j’étais jeune ». N’empêche, « dans les Alpes, le col de la Bonette a été très dur avec du vent de face. Là, le Tourmalet ? Je suis monté nickel jusqu’à La Mongie mais après, avec la chariotte derrière, c’est comme porter un sac de ciment dans le dos. » Ce soir, il dormira à Argelès-Gazost pour attaquer le Soulor et l’Aubisque demain.

« Attention à ce que ce ne soit pas fermé ! », le prévient Xavier qui avec Corinne vient de poser leur tandem à deux pas. Parce qu’entre cyclistes le Tourmalet, c’est ça, aussi : un sommet de « radio cols » par le bouche à oreille, façon de rappeler qu’un col reste historiquement un lieu d’échanges entre deux mondes, deux vallées.

Eh oui, la route s’est effondrée, là-haut en filant vers le Béarn. Les travaux vont bon train afin que le Tour puisse passer, qu’il ne manque au programme aucun des quatre grands juges de paix des Pyrénées. « Si tu passes avant 8 heures du matin ou entre midi et deux, a priori, il n’y a pas de problème. Nous, ils nous ont laissés. », poursuit Xavier. Savoyards passés par Montauban et désormais Palois, ils ont déjà deux Tourmalet à leur actif et poursuivent leur troisième traversée des Pyrénées. Comme partout, le tandem attire les curieux. 22 kg à vide, mais quarante chargé, « trop lourd », reconnaît Corinne. Mais « c’était la solution parce qu’on faisait tous les deux du vélo et qu’à force, c’était pénible de ne pas rouler au même rythme, je ne voulais pas qu’il m’attende », explique-t-elle. 18 ans que ça dure ainsi.

À côté, une famille s’apprête à redescendre vers Lourdes pour boucler sa boucle. Mais note aussi l’info côté Soulor. Camping à Lourdes et un col par jour : le régime vacances de Nathalie, 51 ans, Daniel, 66 ans et Mathias, 14 ans, le premier arrivé des trois. Hier, ils ont fait l’Aspin. Et eux sont venus du Beaujolais pour faire aussi le « pèlerinage » aux Pyrénées. « Pour le bonheur de l’arrivée au col et bien de bien manger le soir », sourit Daniel, ancien maître nageur. Nathalie faisant du triathlon. Et Mathias « pas forcément du vélo, parce que son truc, lui, son sport, c’est la boxe, il est champion de France », résume Daniel. « Mais quand tu arrives en haut, tu es fier, tu te sens vivant, tu existes », ajoute Mathias, en eau, qui commence à frissonner dans le gris toujours aussi collant, « Bref, ça donne le goût de l’effort », professe Daniel.

Devant la statue du Géant, les arrivées se poursuivent, les selfies s’enchaînent, majoritairement en anglais, maintenant. C’est... « Le Loop ». Autre pèlerinage sur le Tourmalet. Mélange d’effort individuel et de caritatif collectif pour clientèle plutôt aisée. Au départ ? Le William Wates Memorial Trust, du nom de ce jeune homme assassiné au Honduras en 1996. « Il avait 19 ans et sa famille, ses amis ont choisi d’honorer sa mémoire en levant des fonds pour développer des projets sportifs au profit de jeunes défavorisés en Angleterre », explique Jennifer Jackson, au pied de la camionnette où chaque cycliste vient déposer son vélo et prendre son repas chaud.

L’idée du Loop ? Proposer à des amateurs pouvant se l’offrir de 2 à 21 étapes sur la route du Tour de France une semaine avant les professionnels. 40 ont signé pour l’intégralité de la Grande Boucle, la moitié des 130 inscrits pour trois à cinq étapes. Ils viennent d’Australie, de Nouvelle Zélande, d’Allemagne, du Canada et même... de France. Sur la route quelques virages en contrebas, lorsque les cuisses sont en feu, une peinture leur a rappelé qu’ils transpiraient pour la bonne cause : « la sueur, les larmes et la souffrance ont permis de lever 325 000 livres » Ce Luxembourgeois explique : « l’engagement, avec le voyage, m’a coûté 3100 livres, mais il faut apporter aussi 3600 livres pour la fondation, qu’on trouve avec des sponsors ou des proches ».

Casse-croûte fini, presque tous passent par le magasin de Jean Théaux, de l’autre côté du col, à l’entrée de la route pour le Pic du Midi. « S’il vous plaît, trophée ? » demande un barbu, qui lui, continue à manger tranquillement sa soupe entre les rayons. Rapporter la borne kilométrique qui dit « Tourmalet »

Le maillot Tourmalet. Envoyer la carte postale tamponnée « Tourmalet ». La priorité plutôt que de s’arrêter sur les photos d’Adrien Théaux, fils de la maison et champion de descente. « Et vous, aussi l’Aspin ici ? » interroge un autre. Euh, pas vraiment. Ian est de Londres, il vient de faire le col de Portet. La nouveauté du Tour 2018, au dessus de Saint-Lary, celui que Christian Prudhomme présente comme le nouveau Tourmalet. Alors ? L’interroge Jean Théaux. « Trop neuf » commence-t-il en français, « et très dur, 10 % les cinq derniers kilomètres, mais surtout pas nettoyer le route de le gravier, a besoin d’un grand sweep », un grand balayage.

L’étape est dans une semaine. Ça laisse encore un peu de marge. Malgré le temps, dehors, toujours du monde. « Mais ça reste une petite journée, à cette époque de l’année, vous devriez avoir une cinquantaine de vélos dehors », relativise Jean Théaux. Pour autant, oui, le Tourmalet est bien devenu un lieu saint,avec ses stations du calvaire jusqu’au sommet. Toute d’élan et de réalisme soviétique, la statue d’Eugène Christophe qui brandit sa fourche réparée à la forge de Sainte-Marie de Campan est la plus visible, en montant depuis Bagnères. Puis vient le panneau, signalant où la fourche se cassa et relatant l’épopée... “C’est ici, le 9 juillet 1913...” commence le texte. “Je veux, tout simplement, je veux... La volonté est la seule drogue que je connaisse”, dit ensuite en majesté le coureur légendaire.

Mais il y a aussi les monuments informels qui jalonnent la route et pas les moins émouvants. Une petite stèle à la mémoire d’un amateur espagnol décédé et que ses amis ont installée sous le col, tant il aimait le Tourmalet, croit savoir Francesco,l’un des employés du restaurant.

Et puis, côté Barèges, il y a le virage du Team Westland. Westland, une région des Pays-Bas... Chaque année dans ce plat pays, une équipe de cyclistes mène de nombreuses actions pour rassembler autant d’argent que possible pour la lutte contre le cancer et pour la cause, chaque année... ils reviennent escalader le Tourmalet en portant une pierre commémorative avec le nom d’un membre de leur famille, d’un proche, d’un ami malade ou décédé. Cette année, la troisième consécutive depuis le début de leur projet ? Ils étaient 1000. Et les petites plaques noires sont là, au bord de la route, avec leurs portraits, leurs messages, qui racontent autant l’absence que l’espoir, les deuils d’hier et d’aujourd’hui, la guérison, peut-être, demain.  

Passe alors un coureur qui lui fait aussi “son” Tourmalet. Effort solitaire sous la pluie. Un autre est dans l’Aspin qui écrit aussi une sacrée page sur les routes du Tour, puisqu’il fait toutes les étapes en courant, vous apprend alors “radio cols”. Cyclistes, coureurs, randonneurs... ils surgissent dans les phares des camping-cars et certains conducteurs sont tétanisés : l’imprévu sur fond de brouillard augmente leur stress, le grand blanc augmentant la peur du vide, de l’à-pic qu’ils devinent. Trop pour eux, ils se garent avant de renoncer et de redescendre. Mais il en faudrait plus aux vrais pèlerins qui, eux, viennent attendre la procession solennelle, la grande étape rituelle. Pour eux “un Tour sans Tourmalet, ce n’est pas le Tour”...  

Et mieux vaut prendre les devants, pour retrouver “son” virage et s’installer confortablement... Enfin, faut voir... « Cette année, je trouve qu’on est arrivé un peu tôt. L’an dernier, au Port de Balès, il y avait déjà des camping-cars dix jours avant... Je me suis dit qu’a fortiori, il faudrait anticiper aussi pour le Tourmalet parce que c’est mythique, or il n’y a pas trop de monde », constate Daniel, 79 ans, le premier avant le sommet du côté de La Mongie, en retrait sur « son petit chemin », fidèle à « son » virage. Sur le lit, sa femme Arlette joue aux toupies avec leur petit fils Pierre, 10 ans. Pas de balade possible aujourd’hui, il faut bien tuer le temps... comme décidément tout semble s’être ligué pour gripper la liturgie de l’attente. Même la tapette à mouches est à l’arrêt, faute de soleil et gibier.

Racines Ch’ti pour Daniel, Arlette, elle, est de Béziers. « Avant le camping-car, on grimpait avec la tente », se souvient cet ancien sportif de haut-niveau autrefois spécialiste des 100 km en course à pied. « J’en ai couru 57, jusqu’au jour où les hanches usées j’ai dû arrêter et que je me suis mis au vélo ». La Geminiani, la Pingeon en cyclosportive... « C’est là qu’avec Arlette on s’est rendu compte que le cyclisme c’était encore plus dur. On admire les coureurs », reprend Daniel. Cette année, ils ont fait la première étape à Noirmoutier, puis la 3e, le contre la montre par équipe. Ils se préparent maintenant à savourer le sommet, le Tourmalet.

Seulement voilà... Premier accroc au rituel et au protocole des après-midi, « la télé est en panne depuis un mois qu’on est pris la route, on ne peut pas suivre les étapes », secouent-ils la tête. Une oreille sur RMC, l’oeil sur La Dépêche, Daniel compense avec les mots croisés entre deux flashes radio... Car autre déception, les amis ne sont pas là pour discuter et trinquer. Ici ? Europe populaire plutôt que populiste, « On avait l’habitude de se retrouver avec des camping-caristes allemands et espagnols.

Le copain allemand apportait un mât, chacun avait son drapeau, le copain espagnol y ajoutait le catalan, parce qu’il est de là-bas, et on montait les couleurs avec les hymnes tous les matins », sourit Daniel. Avec eux, il avait sympathisé avec les bergers de la cabane d’à-côté, l’été où il a fait si froid. « Il nous avait laissé faire du feu chez eux en échange d’un coup de peinture dedans, on avait tout refait en blanc ! ». Un beau souvenir... « Mais les bergers ont changé, depuis et le copain allemand s’est estimé trop vieux pour continuer. Il a vendu son camping-car cette année et l’Espagnol vient de perdre son frère, il ne viendra pas non plus », résume Daniel. Dans les yeux passe le voile séparant le temps qu’il fait du temps qui passe. Temps de revenir au Tour, donc. Leur chouchou ? « En tout cas pas Froome qui nous gâche un peu la fête mais j’aime bien Bardet et Chavanel », dit Arlette. « Froome, il boit trop de jus d’orange », tacle Pierre qui du haut de ses dix ans préfère en rire… Froome, qui leur gâche la fête, en fait. « Pour que Bernard Hinault se soit fâché, il doit y avoir quelque chose, et puis, cette roue qui tourne toute seule et ses gars qui pointent toujours en tête dans les Alpes, quand on fait du vélo, on sait que c’est pas possible deux jours de suite  », s’indigne Arlette. Enfin, de là à ne pas respecter le coureur, il y a des choses qui ne se font pas, rappelle Daniel.

Loi des séries ? C’est un autre Daniel qui est le premier garé en arrivant à La Mongie. Sixième fois qu’il vient lui aussi en pèlerinage avec Madame, “trois fois côté Barèges, trois fois côté Mongie”. Eux préfèrent la station que les virages, “question de commodités et d’aménagements prévus pour les caissettes”. Respect de l’environnement. Et puis “il y a plein de choses à faire ici, des balades, le Pic du Midi et je fais évidemment du vélo”, résume le septuagénaire. Eux aussi étaient “trois à se retrouver. Nous, du Mans, mais aussi un Charentais et un Lot et Garonnais”. Eux aussi restent seuls, cette année. Mais les souvenirs demeurent. “Le Charentais venait avec une flopée de mignonnettes de Cognac qu’il distribuait même aux gendarmes.” Ils se sont perdus de vue...  

L’Alpe d’Huez, le Ventoux et puis... Le Tourmalet, “moi, c’est l’amour du vélo, j’étais le pilote de Derny de Roger Legeay”, confie Daniel. Et tout un univers qui ressuscite autour de la table, tandis que dehors le brouillard ne donne pas envie d’être ailleurs que là, pour écouter revivre les courses d’autrefois, derrière ces “motos-vélos” qui coupaient le vent et entraînaient le coureur toujours plus vite et plus loin. Bordeaux-Paris...”On faisait 100 km en deux heures, parfois, c’est Roger Legeay qui m’a donné le goût du vélo”. Ah, le Tour... “La première fois qu’on l’a vu avec Gilberte, on avait vu le petit Robic, parce qu’il y avait aussi un critérium des anciennes gloires, j’avais gonflé son vélo et pour amuser la galerie, il courait avec le litre de rouge dans la poche...” Cette année, leur coureur, c’est Bardet. Et puis Voeckler. Mais on cherche en vin, pardon, en vain, le folklore, désormais. Blondin est mort. Les Cannibales s’édentent. Et les quadruples vainqueurs du Tour ne sont même plus reconnu par les gendarmes. N’empêche, l’enthousiasme demeure intact. “Je vais crier “Thomas ! Thomas””, promet Daniel.

Dehors, un voisin dans la brume. Encore un Daniel !? Vrai de vrai, le troisième en suivant. Daniel, nom de prophète dans la Bible. Un signe tandis que se tarit la procession vers le col ? Daniel Laurioux, 71 ans lui vient aussi régulièrement des Charentes-Maritimes. “J’ai des amis qui devaient venir nous rejoindre, mais avec l’histoire de Froome, ils ne veulent plus voir le Tour de France et c’est vrai que d’autres ont été suspendus pour moins que ça”, secoue-t-il la tête.”J’entends bien que malgré tout, il faut respecter tous les coureurs, y compris Froome, mais il faudrait aussi que ce genre de coureur respecte les gens...” La beauté des Pyrénées, justement ? C’est qu’avec le Tourmalet, elles font partie de ces sommets qui imposent le respect, à tous, à commencer par ceux qui ont le courage de s’y risquer. Aucun col n’est donné. Chacun se gagne, s’arrache au bout d’un effort insensé. Aujourd’hui, ce dont ils se souviendront tous quand passeront les coureurs dans la montée.

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